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Initiatives royales en faveur de la ville de Lyon |
Le Centre national de la Recherche scientifique a constitué dans son département des Sciences humaines, un groupe dhistoriens, la " Commission des ordonnances ". Celle-ci est chargée de rassembler et publier les documents conservés qui émanent directement du roi, chef du gouvernement monarchique. Elle fournit ainsi aux historiens les sources de lhistoire nationale et achève la Collection des Ordonnances des Rois de France dont linitiative revient à Louis XIV. Cette publication trouve son équivalent actuel dans le Journal Officiel.
Les documents se retrouvent dans les archives et bibliothèques, dont celles du Rhône et de Lyon. Ces textes sont parfois de grands édits. On connaît, par exemple, lordonnance de Villers-Cotterêts de François Ier (1515-1549) prescrivant lusage du français dans les actes officiels, ou dautres décisions.
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Henri II (1547-1559) ordonne la plantation darbres le long des chemins de France, édit toujours en vigueur, et crée les commissaires-priseurs. Envers Lyon, il poursuit la politique urbanistique de François Ier. Il fait son entrée solennelle dans la ville en septembre 1548. La municipalité et larchevêque, primat des Gaules, le cardinal de Ferrare Hippolyte dEste, rivalisent de fêtes et de somptuosité.
Dans la pièce 2 de larticle DD 291, le roi légifère pour une meilleure organisation matérielle des foires. Il projette sur la presquîle la construction dune maison commune entre la porte de la Lanterne et le Rhône. Il sera édifié une grande salle de 1200 m2 de superficie, des magasins grands et petits, une galerie. Méconnaissant ses propres intérêts, la municipalité fait échouer le projet royal, sous prétexte que lemplacement lui appartient. En réalité, elle ne peut renoncer à des intérêts particuliers qui lui font installer les foires tantôt sur la rive gauche, tantôt sur la rive droite de la Saône.
Le second document (DD 4 p.15) est une pièce originale par laquelle le roi accorde aux échevins de prendre la place sise devant léglise des Jacobins, dite aussi Notre-Dame de Confort, depuis léglise jusquà la grande porte de clôture de la place, pour y établir un marché public et obvier à lavenir à lencombrement des rues par les marchands. Ce projet damélioration de la circulation urbaine rappelle une autre décision du même roi, prophétique : à Paris, Henri II requiert le dégagement de la rue de la Ferronnerie, près du cimetière des Innocents et des Halles. Lordre reste lettre morte. Cette rue est, en 1610, le théâtre de lassassinat de Henri IV.
Un autre document original (CC 4274 p.8) témoigne du souci royal dassurer des revenus financiers décents à la municipalité lyonnaise. Le roi lui accorde un impôt indirect sur les revenus immobiliers de Lyon et de ses faubourgs. Il consiste en la perception, au profit de léchevinage, du tiers du montant des locations des maisons, boutiques, magasins, détenus à titre de propriété ou à titre locatif (payable, en ce cas, par moitié entre propriétaire et locataire). Mais cette aide, conçue pour sajouter à la taxe locative, en accroît dautant le montant et contribue à la cherté des loyers.