Musée Gadagne : une stratégie d’intervention à la lumière des documents d’archives


La ville de Lyon, en sa qualité de maître d’ouvrage, réalise des opérations d’investissement conséquentes.
A ce titre, elle est le responsable principal et il lui appartient, entre autres, de s’assurer de la faisabilité et de l’opportunité de l’opération envisagée et d’accomplir l’ensemble des tâches qui permettent de mener à bien une opération.
L’accomplissement de l’ensemble de ces missions s’appuie sur différents services de la ville dont la direction Grands Travaux.

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Dans le cadre de sa démarche Qualité, ce service a défini les procédures liées à la maîtrise et à la conduite d’opération publique. La première étape, correspondant à la stratégie et à la conception, implique le chef de projet dans la recherche de renseignements sur le site, l’environnement et l’existence d’études ou travaux antérieurs. C’est à ce stade que le besoin de documents prend toute son importance.

En effet, pour l’opération de restauration et de restructuration du musée Gadagne menée actuellement, la prise en compte de documents d’archives est essentielle. Le bâtiment, situé au coeur du vieux Lyon dans le plus grand hôtel particulier du XVIe siècle, abrite aujourd’hui le musée de la marionnette et le musée historique de la ville de Lyon. Cet édifice, classé Monument historique, constitue un élément muséographique à part entière.

Afin de mener à bien ce projet, une étude exhaustive de l’hôtel Gadagne et de son histoire a été nécessaire. L’analyse documentaire et archivistique confiée à l’Association pour les Fouilles archéologiques nationales (A.F.A.N.), réalisée par Sophie Savay-Guerraz et l’étude préalable de Didier Repellin, architecte en chef des monuments historiques, ont précédé l’étude de programmation et l’écriture du concours d’architecture muséographique. En parallèle une campagne de sondage et de fouilles archéologiques a été réalisée par le service archéologique municipal.

Ainsi les documents exposés présentent tous un intérêt bien particulier.

Les photos témoignent des choix architecturaux, des modes des différentes époques et permettent de visualiser l’évolution du bâtiment au cours des dernières décennies.

Le plan, quant à lui, précise l’aménagement de la cour principale au début du XXe siècle et révèle la présence de deux bâtiments distincts juxtaposés ; outre l’aspect architectural, cette indication présente un intérêt en matière de reconstitution historique.

Enfin, la lettre du conservateur du musée, datée de 1937, est particulièrement intéressante car elle traduit la volonté d’annexer l’immeuble situé au n° 8 de la rue de Gadagne, afin qu’il fasse partie intégrante du musée, principe retenu aujourd’hui dans le projet de l’architecte François Pin en cours de réalisation.

Ces témoignages du passé contribuent donc à la constitution d’une " banque de données " riche et des plus utiles pour nous et nos différents partenaires qui permettra de réaliser un projet respectueux des origines du bâtiment.