![]() |
Sculpture publique en bronze à Lyon. |
Du deux pièces mansardées au dernier étage de lHôtel de Ville aux deux pièces du premier étage du palais archiépiscopal, devenues quatre pièces-salon jusquau nouveau local de 2001, lespace de lecture des Archives municipales na cessé de sagrandir et de descendre vers le sud, présage heureux dascension et de reconnaissances sociales, selon la tradition lyonnaise classique !
Les archives constituent les strates de la mémoire et le chercheur tente de les discerner avec lappétit goulu du gourmand qui mord dans un mille-feuilles. Aujourdhui, il se différencie de son collègue de naguère dune manière digne des Chadoks : pour mieux chercher, lire et copier - les trois mamelles de la recherche - entre lui et son objet il interpose un écran. Paradoxe. Finies les feuilles humides, froides ou poussiéreuses des documents descendus des silos, finie la course de la pointe Bic sur le papier. Un cordon électrique attache le tissandier de la mémoire à son outil et le bistanclaque des claviers supplante celui des métiers !
Par sa taille, sa micro-civilisation, Lyon, source de comparaisons fructueuses avec les métropoles européennes, est exemplaire. On peut saisir sa substance vive en décrivant lévolution de son bâti à travers le temps (Lyon lart et la ville, 1988) ; analyser son image en devenir dans les représentations et les écrits (Le voyage de Lyon, 1993) et sa projection dans lavenir ou lutopie (Le Rêve et la Ville, à paraître). Si forte est son identité quelle engendre sa propre fiction (Le Roman de Lyon, six titres parus, 1994-96).
Lhistoire de la sculpture publique lyonnaise, particulièrement représentative de lart urbain français, est source des sept volumes du livre Le Monument public français et lexemple de Lyon (1986). Le fonds photographique des Archives permet aussi dillustrer pour Lyon lavatar le plus méconnu et le plus significatif de lhistoire de la mémoire visuelle française : la refonte de la statuaire en bronze sous lOccupation et le Gouvernement de Vichy.
Bibliographie
Gilbert GARDES, Écrits, photographies, Lyon, 1995.