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Hommage à Jean Tricou |
Jean Tricou (1890-1977) fils, petit-fils, arrière petit-fils de notaire, fut notaire lui-même, mais consacra à lérudition tout le temps que lui laissait son étude. Dabord formé à lécole de son père Georges Tricou, numismate de qualité, il fit ses premières armes, encore enfant, dans la numismatique ; puis sa curiosité sétendit à lhéraldique, à la sigillographie, et à lhistoire de Lyon dont il connut à fond les familles et les institutions. Ce grand érudit a laissé une oeuvre abondante, fondée sur une énorme documentation de références bibliographiques et darchives, dont il avait commencé la publication sous le titre dArmorial et répertoire lyonnais : sept volumes seulement ont pu paraître avant sa mort, des lettres A à DAT. Le reste, déposé aux Archives municipales, est consultable sur microfiches. Cest là son oeuvre majeure.
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Outre son Armorial et répertoire, Jean Tricou a laissé divers fichiers contenus en dix-huit boîtes. Les uns sont des instruments de travail personnels provisoires, dont le public aura peu lemploi. Ce sont :
- Dans les boîtes 15 II 114 et 15 II 115, lorigine de lArmorial, ou son " fichier primitif ", correspondant aux débuts de Jean Tricou dans lérudition : des fiches de petit format portant des dessins de blasons par ordre alphabétique des noms propres.
- Un fichier photographique de numismatique lyonnaise et française, essentiellement méreaux, jetons, et quelques monnaies. Ce catalogue, ancien, semble dater des années 1920 et suivantes, et représente sans doute la première ébauche de ce qui, joint au fichier héraldique, allait devenir dune part lArmorial et répertoire et, dautre part, la matière de ses nombreux articles et catalogues de numismatique lyonnaise. Ce fichier se trouve dans les boîtes 15 II 116 et 117.
Les articles 118 et 119 contiennent un catalogue sur fiches des sceaux matrices du musée de Lyon. Le fonds de départ est constitué par un fichier écrit de la main du conservateur Paul Dissard, que Jean Tricou a abondamment complété, corrigé, annoté et auquel il a apporté les identifications que Dissard avait systématiquement omises. Tricou considérait ce fichier comme provisoire, à vérifier sur les originaux et dans les grands répertoires.
Enfin dans les boîtes 15 II 102 à 113, se trouve un fichier héraldique de grande importance. Sur plus de 35 000 fiches sont rangés par ordre alphabétique, non les noms de personnes et dinstitutions, mais les noms de pièces et de meubles héraldiques (bande, pal, croissant, lion, etc.) Cest donc un instrument dune importance capitale pour lidentification de blasons encore inconnus : blasons lyonnais, cela va de soi, mais aussi de toute la France. Il représente, au cours de toute une vie de travail, le dépouillement dune immense bibliographie : revues héraldiques et numismatiques, armoriaux, catalogues de sceaux, de jetons, monographies familiales, etc. ; mais il représente également lexamen direct dune multitude dobjets de toutes sortes : fers de reliures, ex-libris, cachets, tableaux, pierres sculptées, etc.
Le dépôt dun tel fonds par la famille a considérablement enrichi la collection des instruments de travail dont disposent les Archives municipales.
Bibliographie
Henri HOURS, " Jean Tricou ", Revue du Lyonnais, n° 1, septembre 1977, pp. 25-33.