Service de l’Inventaire général

Le service de l’Inventaire (Direction régionale des Affaires culturelles) a pour mission de recenser, d’étudier et de faire connaître le patrimoine architectural et mobilier, public ou privé. Les Archives municipales sont un partenaire privilégié dans la seconde phase de sa mission : étudier. Les documents choisis illustrent la diversité des archives intéressant le patrimoine : documents manuscrits ou imprimés, photographies, cartes ou plans et relèvent de secteurs d’études aussi variés que les monographies d’édifices, le recensement du patrimoine industriel ou l’étude thématique de l’orfèvrerie.

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L’orfèvrerie lyonnaise

Le travail des métaux précieux a constitué dès l’Antiquité une branche importante de l’économie lyonnaise. Au Moyen Âge, orfèvres et échevins ont cherché à échapper à la réglementation de la corporation mise en place par le roi, dès le XIVe siècle, à Paris. Cependant, les Lyonnais ont dû s’incliner et accepter un règlement en 1565. Celui-ci fut régulièrement repris et amendé. Si les premiers textes restèrent manuscrits, les prescriptions nouvelles furent imprimées, afin d’être largement diffusées et connues de l’ensemble des artisans.

L’activité des orfèvres ne cessa pas, bien au contraire, au XIXe siècle. Cependant, leur production s’orienta principalement vers l’art religieux, diffusé non seulement dans la région lyonnaise mais aussi sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger. Parmi les entreprises les plus importantes, les maisons Favier dont l’activité s’étend de 1820 à 1976, ou Désir (1844-1936) figurent en bonne place. Leurs factures permettent de connaître les achats des paroisses et souvent de dater précisément les objets conservés. Elles offrent également un témoignage direct de la vie des ateliers : évocation des récompenses obtenues lors des expositions ou des salons, représentation, plus ou moins embellie, des bâtiments d’usines.

L’hôpital Édouard Herriot

La première pierre de l’hôpital Édouard Herriot a été posée en 1913 et les travaux des fondations se sont poursuivis pendant la guerre avec l’aide de prisonniers allemands. Les photographies non datées de l’album présenté ici remontent vraisemblablement à cette période. Elles illustrent la méthode utilisée pour les fondations et le sous-sol des bâtiments (très différente de la technique du béton armé selon le procédé Hennebique, adoptée pour les élévations). Le matériau est un béton de mâchefer (scories provenant de l’industrie) couramment employé à Lyon depuis le milieu du XIXe siècle. Il est mis en oeuvre selon la technique ancestrale du pisé : le béton est coulé par banchées d’environ 85 cm de haut. Les banches, panneaux de bois servant à la réalisation des banchées, sont maintenues par des clefs qui laissent dans la maçonnerie des trous caractéristiques.

La carte industrielle du Rhône, 1932

Cette carte est un document rare et exceptionnel (une autre carte de ce type existe, celle de la région parisienne, datée de 1927) ; elle indique la localisation et le nombre d’industries par secteurs d’emploi. Chaque entreprise est identifiée par son nom ou sa raison sociale et par un signe conventionnel reporté sur une légende. La densité industrielle y est très lisible. Pour Lyon et Villeurbanne, 1800 installations industrielles ont été dénombrées, ce qui révèle une structure industrielle multiple et complexe. La métallurgie et la mécanique s’affirment comme secteurs dominants, ils se situent à l’est de Lyon et à Villeurbanne. La chimie annonce en 1932 le nouvel espace industriel, celui de Gerland au sud de Lyon ; les entreprises sont souvent de grande taille et installées en périphérie, loin des zones urbanisées. Le secteur textile est situé dans tous les quartiers de la ville. Le secteur du meuble et de l’ébénisterie est concentré dans le quartier de la Guillotière.

Bibliographie

Jean-Luc PINOL, Espace social et espace politique : Lyon à l’époque du Front populaire, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1980, pp. 99-103.