Premier projet de construction d’un muséum


Le Muséum d’histoire naturelle a une très longue histoire puisqu’on s’accorde à fixer sa création à l’année 1772 lorsque la ville de Lyon acquiert le cabinet de curiosités de MM. Monconys-Pestalozzi pour le joindre à la donation Adamoli et les ouvrir au public lyonnais.
Avant la Révolution, le musée était logé à l’Hôtel de Ville, dans le pavillon d’angle de la place de la Comédie, rue Puits-Gaillot. Après la Révolution et maintes péripéties, il trouva sa place au sein du palais Saint-Pierre, à côté du musée archéologique et des arts et de diverses autres institutions.
Ce n’est qu’en 1913-1914 que le Muséum est transféré à sa place actuelle, boulevard des Belges.
C’est dans le cadre d’une recherche historique aussi complète que possible sur l’évolution du Muséum durant plus de deux siècles, que la consultation des archives de la ville a permis de compléter les documents conservés au sein même du musée. Cette recherche a abouti à la publication d’une Histoire du Muséum de Lyon en 1998.

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Durant la seconde moitié du XIXe siècle, l’essor des muséums de France a été considérable, suite à la soif de connaissances du public vis-à-vis des choses et des êtres du passé aussi bien que des pays lointains. Devant l’afflux des collections et le besoin de les présenter, le palais Saint-Pierre s’est vite avéré trop petit pour abriter deux grands musées, sans compter les difficultés permanentes d’une cohabitation pour des établissements à vocation si différente.
En 1870, le docteur Louis Lortet, professeur aux facultés des sciences et de médecine, doyen de la faculté de médecine, prend en charge le Muséum. Dès 1877, il demande officiellement la construction d’un grand muséum, digne de la ville de Lyon. En 1878, le conseil municipal nomme une commission chargée d’étudier le projet et vote même un premier crédit de 500 000 F.
Après quelques hésitations, le choix du site est fixé aux abords du parc de la Tête d’Or, puis, finalement, au sein même du parc, entre le jardin botanique et l’allée de ceinture, à proximité de l’orangerie. Des plans détaillés sont établis par les architectes pour un bâtiment de 82 m de long avec deux ailes latérales de 50 m et un pavillon central. Le bâtiment comporte deux étages et peut accueillir toutes les collections.
Le rapport de la commission, établi par Chapitet, est présenté au conseil municipal en 1880. Il ne reste plus qu’à ériger " ce remarquable monument que la municipalité lyonnaise aura dédié aux sciences spéciales, lesquelles contiennent en elles, d’une manière générale et dans leurs grandes divisions, [...] les éléments précieux et indispensables non seulement de l’histoire de notre globe, mais encore et surtout, de l’histoire de l’Homme, ainsi que de celle des autres êtres qui l’ont habité ou qui l’habitent de nos jours ".
Hélas, le projet attendra et finalement ne verra pas le jour, sans que l’on sache vraiment pourquoi.
Il faudra attendre 1911 pour que la Ville décide de transférer le Muséum dans les locaux qu’elle avait acquis deux ans auparavant : il s’agit d’un complexe culturel du boulevard du Nord (boulevard des Belges) comprenant le palais de Glace (première patinoire lyonnaise), des salles de sport et de musique, un théâtre, des restaurants, en partie installés dans l’ancien musée des religions d’Émile Guimet conçu et construit par l’architecte Chatron. C’est là que se trouve toujours le Muséum, dans des locaux peu adaptés à un usage de musée malgré quelques aménagements intérieurs.
Au moment où l’on envisage à nouveau de construire un grand musée scientifique, il n’est pas inutile de se pencher sur l’histoire de l’ancien établissement et sur les projets du passé.

Bibliographie

Louis DAVID, Histoire du Musée : 1772-1982, Lyon, Association régionale de paléontologie-préhistoire et des Amis du Muséum de Lyon, 1982, 55 p

Louis DAVID, Histoire du Muséum de Lyon, Lyon, Arppam-Édition Muséum de Lyon, 1998, 96 p.