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Basilique Saint-Martin d'Ainay

 
Adresse : 11 rue Bourgelat, 69002 Lyon

Période(s) : Médiévale

Opération : étude du bâti lors d'une opération de restauration

Dates de l'opération : 30 juin 2005 - 15 septembre 2006

Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon

Aménageur : Ville de Lyon

Maître d'œuvre : D. Repellin (Architecte en chef des Monuments Historiques)


Eglise classée Monument Historique en 1840.
Logis de l’abbé d’Ainay et porte Renaissance de l’ancien portail (15 rue Vaubécour) inscrits aux Monuments Historiques en 1954


C’est à l’occasion de la restauration de la basilique de Saint-Martin d'Ainay qu’une étude archéologique du bâti a été réalisée entre sur 18 mois entre le 30 juin 2005 et le 15 septembre 2006.

Située au sud de la presqu’île, l’abbatiale d’Ainay est une des rares églises romanes conservées en élévation à l’intérieur de la ville de Lyon. Elle constitue un très bel exemple d’église à transept inscrit, couvert d’une coupole, et un clocher porche ponctuant la façade occidentale.

La fondation très ancienne de l’Abbaye d’Ainay n’est prouvée par aucun texte du très haut Moyen Age. Ce n’est qu’au milieu du IXe siècle que l’on a la première mention indiscutable de l’existence du monastère d’Ainay dans un texte de 859 où le roi Charles de Provence approuve la fondation d’un monastère à Cessieu par Aurélien abbé du monastère royal d’Ainay. Elle est dite alors abandonnée, ce qui signifie qu’elle avait été fondée avant, à une date qui reste à préciser. Il faut verser à ce dossier des origines, la découverte en 1830 sous la chapelle Saint-Joseph, de sarcophages trapézoïdaux peut-être mérovingiens qui pourraient être en rapport avec un premier édifice datant de cette époque.

Pour la période qui se situe autour de l’an mil, les vestiges que nous avons pu repérer correspondent à un premier bâtiment de la chapelle Sainte-Blandine. Présents uniquement dans les maçonneries de la nef, ces vestiges permettent de restituer une chapelle d’environ 8,50 m de long. En revanche, aucun un plan précis ne peut être proposé pour le chœur car les élévations ont été très reprises à la fin du XIe et au XIXe siècle. Ces découvertes confirment l’antériorité de cette chapelle qui, en raison d’un désaxement, a toujours été considérée comme le bâtiment le plus ancien de l’abbaye.

Sans doute à la fin du XIe siècle, on assiste à une rénovation complète de la chapelle et à la construction du clocher-porche. La chapelle est reconstruite sur 1,60 m de hauteur et le chevet plat réaménagé reçoit le décor de panneaux polychromes. Cette rénovation s’accompagne de l’installation des soffites décorés et des modillons à copeaux qui entrent dans la composition de la toiture.
Le clocher-porche, avec le même désaxement que la chapelle Sainte-Blandine et son décor polychrome, appartient vraisemblablement à cette nouvelle phase de construction. Ces deux bâtiments contemporains font probablement partie d’une église dont le plan est méconnu mais dont l’implantation a contraint les constructions qui venaient s’y accoler, expliquant ainsi leur désaxement.
Les décors sculptés du clocher-porche sont constitués d’une frise composée de 15 panneaux travaillés en méplat dont 8 seulement sont d’origine. Les autres éléments sculptés en saillie sur les façades ont été insérés postérieurement.

L’édifice du XIIe siècle, consacré par le pape Pascal II en 1107, a probablement gommé l’édifice précédent dont ne subsiste que la chapelle Sainte-Blandine et le clocher-porche. La lecture archéologique de l’extrémité orientale de l’église -chevet, transept et tour lanterne- montre une construction réalisée au cours d’un même chantier. Le mariage de maçonneries très différentes -en petit appareil de tout venant pour les parties basses et en moyen appareil de pierre de taille pour les parties hautes- est en fait réalisé avec soin et les mortiers sont parfaitement identiques. 

Les modifications appartiennent aux reconstructions du XIXe siècle, à l’exception de la voûte lambrissée en arc brisé installée sur la nef au XVIe siècle, de la construction de la chapelle Saint-Michel à la fin du XVe siècle qui vient bouleverser l’organisation des bâtiments conventuels du XIIe siècle construits au nord de l’église.
De ces bâtiments conventuels, il ne reste qu’une partie du mur ouest de la salle capitulaire, ponctuée de plusieurs arcatures décorées de peintures murales à la fin du XIIIe siècle et d’une large porte en plein cintre. Le mur oriental de ce bâtiment en partie conservé était percé d’une fenêtre et d’une porte qui donnait accès à la chapelle Saint-Pierre dont il ne reste que le mur gouttereau sud ouvert d’une porte monumentale et d’une petite fenêtre en plein cintre.

En même temps que la chapelle Saint-Michel, une galerie en bois est installée contre le mur ouest de la salle capitulaire permettant aux occupants du monastère de passer de la chapelle aux bâtiments conventuels. Une restitution de cette galerie a été possible grâce aux négatifs des bois retrouvés dans le mur.


Programmation culturelle

Visites guidées : contacter les Amis de Saint- Martin d’Ainay (tél.: 04 72 40 02 50).