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25 - 27 rue des Tuileries


Adresse : 25 - 27 rue des Tuileries, 69009 Lyon

Période(s) d'occupation : Protohistoire, Antiquité, Moyen-Age, Période Moderne

Opération : diagnostic archéologique

Dates de l'opération : janvier 2017

Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon

Aménageur : Marignan Résidence SNC


Contrairement à ce qui était attendu par l’analyse du contexte archéologique et la richesse des sites dans le quartier (rues Horand/Berthet/Tuileries), et notamment en face du site en étude, au 17-28 de la rue des Tuileries, les quatre sondages réalisés pour ce diagnostic ont plutôt révélé une zone relativement vide de vestiges. La stratigraphie est plutôt similaire au diagnostic du 33-37 rue des Tuileries, à 40 m à l’ouest à l’angle de la rue, c’est-à-dire composé d’un substrat (horizon Bt) assez haut, en pente naturelle vers le nord-est et, constitué dans les niveaux supérieurs, d’un arasement des horizons en place par des niveaux industriels importants.

Les sondages effectués sur les parcelles n’ont permis de mettre en évidence qu’une seule phase d’occupation ancienne avec quelques structures (phase 2) et un très faible taux de mobilier, et dont la datation incertaine oscille malheureusement entre la Protohistoire et l’Antiquité.

Il faut tout d’abord noter de très nombreuses perturbations contemporaines engendrées par les installations des XIXème et XXème siècles et constituées de niveaux de remblais (parfois très pollués), dont l’épaisseur peut varier de 0,70 à 1,60 m (phase 7). La grande crûe de la Saône de 1840 (phase 6) pourrait également avoir lessivé quelques niveaux archéologiques en partie supérieure (autour de 168,70 m NGF), dans une zone vraisemblablement déjà bien marécageuse à partir de la fin du Moyen Age ou lors de la période Moderne (phase 5).

Dans la partie inférieure de la stratigraphie du site, avant une période d’asséchement (phase 4), la présence de niveaux humides depuis ou à partir de la fin de la Protohistoire jusqu’à la fin du Moyen Age (marais et débordements de chenaux ? - phase 3) semble aussi pouvoir expliquer le faible pourcentage de vestiges retrouvés dans ces sondages, d’une part, par la présence d’un petit chenal dans la partie Est de l’emprise (entre 168,28 ou 167,35 m NGF) qui a pu inciser et perturber fortement les occupations plus anciennes (phase 2), et d’autre part, peut être aussi dissuader une occupation plus pérenne de la zone.

Seuls deux possible trous de poteaux et une large fosse très arasée mais comblée de galets, graviers et de TCA ont été relevés (entre 168,08 et 167,60 m) dans la partie nord-ouest de la parcelle, dans le sondage 2, avec une absence notable de mobilier datant. Le site est alors fréquentée ou occupée. La datation d’un charbon dans le comblement d’un trou de poteau évoquerait une fourchette chronologique locale au Bronze ancien.

Confluence possible entre les
ruisseaux de Charavay et de Trion

Parallèlement, dans le sondage 4, entre 168,4 et 168,14 m NGF, trois autres possibles calages de trous de poteaux ont été identifiés par de simples fragments de gneiss délités, sans que la disposition spatiale n’évoque aucun schéma précis. Le niveau d’occupation ou de fréquentation du site (phase 2) globalement daté de la Protohistoire (à l’exception, dans le sondage 4, d’un fragment de céramique antique) est soit contemporain, soit a été lui-même entaillé par le chenal. Nous n’avons pas assez d’éléments pour infirmer ou conforter l’hypothèse d’une fréquentation en berge de paléochenal, cependant dans le sondage 3 un amas lithique disposé de manière sub-horizontale semble être liée à la présence même de ce chenal avec comme interprétation, un passage à gué probable.

Dans un cadre plus large, il est très tentant d’associer ce chenal au cours tronçon nord-sud relevé lors de la fouille du 16-28 rue des Tuileries, qui viendrait se connecter au chenal principal du Charavay est-ouest. Il pourrait s’agir alors de la partie terminale d’un ruisseau drainant le ravin d’Apollinaire ou le vallon de Trion.

Enfin, le terrain naturel présent ici sous la forme d’un horizon Bt pédogénéisé orangé connu à Vaise (phase 1) a été observé à chaque fond de sondage, autour de la côte maximale de fond de projet d’aménagement, présentant un pendage générale vers le nord-ouest, entre 169,48 m NGF au sud-ouest et 167,32 m NGF au nord-est. Ce pendage général du TN en direction du début de la rue des Tuileries (N-E) est notable, et pourrait peut être, en hypothèse, annoncer l’amorce d’une cuvette ou dépression naturelle dans le secteur ouest/début de la rue des Tuileries qui aurait permis le scellement de niveaux plus anciens et expliquerait la bonne conservation des niveaux mésolithiques posés sur des niveaux naturels beaucoup plus profonds, (environ 2 m en dessous – 165,24/165,50 m NGF), identifiés sur le site du 14 rue des Tuileries.