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62 rue Marietton

Période(s) d'occupation : Protohistoire, Antiquité, Moyen-Âge, Moderne, Contemporain

Opération : diagnostic d'archéologie préventive

Dates de l'opération : 23 novembre - 23 décembre 2011

Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon

Aménageur : SCI NOAHO résidences


Avec trois sondages positifs sur les onze réalisés, le diagnostic archéologique effectué au 62 rue Marietton présente une densité assez faible de vestiges archéologiques (toutes périodes confondues) et un bilan assez décevant au regard des découvertes locales, notamment en ce qui concerne les occupations des deux âges du Fer. Le phasage et la stratigraphie générale du site présentent de nombreuses similitudes avec le diagnostic réalisé au 18-24 rue Berjon en 2009. Ainsi 4 grandes phases d’occupation, de fréquentation ou de mise en valeur de la parcelle ont été identifiées.

Phase 1

La première phase d’occupation du site (Phase I) est matérialisée par la présence dans les sondages 2 et 4 de deux niveaux de sol équivalent datés du Néolithique/Bronze ancien (US 92, alti. sup. : 166,61 m NGF, et US 140, alti. sup. : 167,04 à 166,94 m NGF). Cependant un niveau anthropisé moins net ou plus érodé ( ?) est également présent dans les sondages 5 et 11 (US 153 et US 08). C’est dans le sondage 4 que l’occupation est la mieux marquée par l’intermédiaire du niveau de sol US 140, associé à deux structures : un probable foyer (F142) et un calage de trou de poteau (F141). La relative abondance et l’homogénéité du mobilier (silex, galets thermofractés et céramique) permettent la caractérisation de deux composantes chrono-culturelles : la première rattachée au Néolithique Moyen Bourguignon et la seconde au Néolithique final et à une période sans doute un peu plus récente (Bronze ancien). L’étude de la répartition spatiale du mobilier en X, Y et Z permet de distinguer stratigraphiquement la mise en place de deux épandages successifs, potentiellement en place (cf. infra étude de la répartition du mobilier de l’US 140). Il faut noter la taille importante des tessons (poids moyen 26 g), comportant également des cassures fraîches, qui privilégie le caractère in situ de ces derniers. Le niveau de sol 140 se prolonge sous les bermes nord, sud et est du sondage 4. L’US 92 (S.2) contient un mobilier moins dense et plus fragmenté qui paraît signaler la périphérie de l’occupation Néolithique, dont la localisation pourrait être centrée sur le sondage 4. Le sondage 9 a permis la mise au jour d’une hypothétique sablière basse (F154 : alti. sup. 166,87 m NGF). L’absence de mobilier n’autorise aucune attribution chronologique pour cette structure, cependant la stratigraphie et les altimétries de cette découverte pourraient plaider en faveur d’une datation préhistorique/protohistorique (?).

Phase 2

La seconde phase du site (Phase II) correspond à une fréquentation des lieux aux périodes antique et médiévale. Un seul vestige est rattaché à une occupation antique ponctuelle, sans doute autour du Ier siècle apr. J.-C. Il s’agit d’un foyer rudimentaire composé d’une simple sole d’argile rectangulaire (F91) installée directement sur le niveau d’occupation Néolithique (S. 2). Un horizon anthropisé, localisé sur la partie nord de la parcelle, renferme des fragments de céramique et de tuiles très roulés et fragmentés, présents en faible quantité (S.1 : US 81 ; S.2 : US 94 ; S.3 : US 134 ; S.4 : US 139 ; S.6. : US 138 et S.9 : US 157). Ce matériel appartient aussi bien à la période antique qu’à la période médiévale et certains éléments résiduels appartiennent à l’occupation de la phase I. Ces artefacts peuvent attester une fréquentation de l’Antiquité au Moyen Âge liée à des pratiques agricoles (fumures, laboures), ayant bouleversée les niveaux plus anciens.

Phase 3

A la troisième phase (Phase III) sont rattachés trois fossés drainants du XVIe-XVIIIe siècle (F95, F96, F151) qui semblent également constituer des limites parcellaires encore visibles sur le cadastre de 1828 (Pl. 8). Les comblements de ces trois fossés présentent un faciès identique (limon sableux jaune) et débordent largement sur les couches environnantes. Ils paraissent résulter d’une forte activité hydraulique qui a également érodé le substrat (événement torrentiel lié au petit Âge Glaciaire ?).

Phase 4

La phase IV est liée à l’occupation de la parcelle aux XIXe et XXe siècles. Elle est marquée par la présence de plusieurs bâtiments, dont certains sur cave, qui s’installent le long de la rue Laure Diébold et le long de la rue Marietton. A cette phase est rattaché le tracé du ruisseau des Gorges (F47, S.8) qui traverse la parcelle d’ouest en est et figure sur les cadastres de 1828 et de 1863-65 (Pl. 8 et 9). Il faut probablement caler entre la phase III et la phase IV les tranchées parallèles de plantation ( ?) mises au jour dans les sondages 2 et 3, que les rares tessons prélevés placent autour du XVIIe-XVIIIe siècle (F100, F102, F104, F106, F123 et F130).

Synthèse

La mise au jour d’une occupation in situ datée du Néolithique moyen et final, matérialisée par un niveau de sol associé à un foyer et un calage de poteau, constitue le seul fait notable de ce diagnostic. Cette occupation semble centrée sur le sondage 4, et ne s’étend pas à l’ouest de celui-ci. Même si l’on ignore son extension exacte, elle parait se développer vers l’est, le sud et le nord où l’us 92 (S.2) semble former son prolongement tout en marquant une probable périphérie immédiate.