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16 rue Bourgelat (diagnostic)

Adresse: 16 rue Bourgelat, 69002 Lyon

Période(s) d'occupation: Antiquité, Moderne

Opération : diagnostic d'archéologique préventive

Dates de l'opération : 06 au 16 avril 2009

Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon

Aménageur : Institut Saint-Vincent-de-Paul


Les deux sondages réalisés dans la cour de l’Institut Saint-Vincent-de-Paul ont permis de mettre en évidence, à une profondeur proche de 3,5m depuis le niveau de circulation actuel, une occupation antique comprise entre les Ier et IVe siècles.


Sondage 1

Le sondage 1, situé au nord-ouest de la parcelle, a révélé un mur du XIXe siècle d’orientation nord-sud contre lequel s’appuie une épaisse couche de remblais. Cette dernière vient s’installer sur un sol de travail lié à la construction du mur. Ce niveau couronne une autre phase de remblais modernes (XIXe siècle) installés préalablement à la construction du mur qui les recoupe. Cet exhaussement s’est effectué à partir d’un niveau horizontal ténu, probable niveau de circulation, qui scelle une fosse contenant essentiellement du mobilier de la fin de l’Antiquité. Cette dernière coupe un niveau de démolition antique comportant quelques tessons de céramique datés du Ier siècle de notre ère, lui-même surmontant une épaisse couche de destruction composée de terre crue rubéfiée. Ces niveaux anciens observent un fort pendage ouest-est. Le terrain naturel n’a pas été atteint. Un carottage à la tarière à main dans le comblement de la fosse tardo-antique, sur près de 1m d’épaisseur, a révélé que le comblement de cette dernière se poursuit en profondeur.

Sondage 2

Le sondage 2 a été implanté au sud-est de la cour concernée par les travaux. Il a permis la mise au jour de deux structures maçonnées en lien avec le bâtiment existant, et sans aucun doute contemporaines de la construction de ce dernier (XIXe siècle). Il s’agit d’un conduit amenant les eaux pluviales collectées par les chenaux aériens à un puits perdu. Ce système d’évacuation étant hors-service, il a été enregistré, puis démonté à la pelle mécanique afin de poursuivre l’excavation. A l’instar du sondage 1, d’épais remblais modernes (XIXe siècle) se succèdent sur une épaisseur de près de 3 m. Ils ont été installés en deux temps : la première phase correspond à un litage de remblais hétérogènes contenant des artefacts tant modernes que médiévaux et antiques, épousant un pendage nord-sud et est-ouest. La seconde phase surmonte immédiatement ces recharges selon un plan horizontal. Sous ces couches récentes, un mince niveau de sol aux caractéristiques physiques proches de celui du sondage 1 recouvre un creusement longiligne orienté est-ouest, dont seule la paroi nord, régulière et pentue a pu être observée. Ce probable fossé est comblé par des matériaux de construction et quelques pièces de mobilier céramique de la fin de l’Antiquité ; De nombreux fragments de plaquages de marbre parfois moulurés (corniches, plinthes), ainsi que des enduits peints de grande qualité évoquent une domus richement ornée. Il perce deux niveaux limoneux assez homogènes, de provenance alluviale, se poursuivant en profondeur d’après un carottage pratiqué à la tarière. Le niveau supérieur, à partir duquel s’ouvre le fossé, est lui aussi recouvert par le niveau de sol mentionné plus haut ; il semble avoir fait l’objet d’une occupation contemporaine du creusement du fossé.

Synthèse

Les premiers niveaux archéologiques observés ne remontent pas au-delà du troisième siècle de notre ère (sondage 1), mais démontrent bien une occupation antique et tardo-antique de l’extrémité sud de la Presqu’île lyonnaise. Puis, le sous-sol reste muet sur les époques suivantes jusqu’au XIXe siècle largement représenté par de puissants remblais. Ils sont très certainement liés au remaniement du réseau viaire du quartier et à la reconstruction du bâtiment actuel de l’Institut.

On notera l’absence de vestiges médiévaux malgré la proximité de l’abbaye d’Ainay. Néanmoins, La présence des anciens remparts de l’abbaye, visibles sur la cartographie ancienne (plan scénographique de la ville de Lyon, vers 1550), tend à interpréter le fossé du sondage 2 comme un vestige de l’ouvrage défensif du XVIe siècle ; il aurait alors été comblé à l’aide de remblais antiques prélevés dans les proches environs.

D’un point de vue topographique, il est essentiel de noter l’exhaussement considérable entre les niveaux archéologiques observés et le niveau de circulation contemporain. Cette surélévation est à mettre en relation avec le milieu instable et humide induit par les zones de confluence entre la Saône et les divers bras du Rhône. La morphologie ancienne de cette partie de la Presqu’île ainsi que son réseau hydrologique restent à découvrir.




Stratigraphie du sondage 1 © SAVL
Adobe rubéfiée © SAVL
Occupation antique ? © SAVL

Dernière modification : 21/08/2013 12:57