Logo pour impression Parking Saint-Georges

Parking Saint-Georges

Fouille rue Monseigneur Lavarenne,
accès au parking
© SA Ville de Lyon

Adresse : Place Benoît Crépu et rue Monseigneur Lavarenne, 69005 Lyon

Période(s) : Antiquité, Moyen-Âge

Type d'opération : fouille archéologique (achevée)

Dates de l'opération : 2004

Opérateurs : AFAN/INRAP, Service archéologique de la Ville de Lyon

Aménageur : Lyon Parc Auto, Communauté urbaine de Lyon


Préalablement à la construction du parking souterrain Saint-Georges le long de la Saône, une fouille se déroule en 2004. Elle montre que le secteur de la place Benoît Crépu a eu dès l’Antiquité une vocation portuaire.

Auparavant, le site se trouvait à la confluence d’un bras du Rhône (est-ouest) et de la Saône, qui coulait juste au pied de la colline de Fourvière. L’activité riveraine est matérialisée au Ier siècle apr. J.-C. par la présence d’un ponton de bois, dans la partie nord du terrain, constitué de pilotis et de pieux horizontaux et utilisé comme aire d’accostage.

Ce premier aménagement est recouvert par des alluvions et des rejets divers et le lieu d’accostage semble déplacé plus au sud. Six embarcations de bois à fond plat, datées entre le Ier et le IIIe siècle sont retrouvées à proximité. Une longueur de 40 m a pu être restituée pour la plus grande d’entre elles. Les nombreux accessoires de batellerie (gaffes, pièces d’accastillage en bois) découverts dans ce secteur sont des indices de l’existence d’une activité portuaire bien qu’aucun aménagement correspondant ne soit mis au jour.

Après la période antique, aucun indice ne permet d’attester qu’une activité réelle se soit maintenue sur cette berge de la Saône durant l’antiquité tardive.

Neuf blocs architecturaux, en calcaire, ornés d’une inscription appartenant à la dédicace d’un ensemble monumental sont découverts sur le site. Un imposant mur mis au jour sur une longueur de 4,50 m peut être interprété comme un mur de berge édifié au cours de l’Antiquité tardive.

Fouille rue Monseigneur Lavarenne,
accès au parking
© SA Ville de Lyon

Des indices mobiliers ont trait à des activités artisanales diverses comme le travail du verre (blocs de verre brut), des tissus (blocs de soufre, employés pour blanchir les étoffes) ou la tannerie (racloirs, chutes de cuir et 23 éléments de semelle en cuir également).

L’épave d’une embarcation de l’époque de Louis XIV (fin XVIIe-début XVIIIe) de 12 m de long sur plus de 3 m de large est également trouvée.

Ces données sont complétées en 2005 par la fouille préalable à la construction du tunnel d'accès au parc souterrain, sous la rue Monseigneur Lavarenne. Les premières traces d'occupation durables datent de la fin du Ier, début du IIe siècle de notre ère, et s'amplifient pour le IIIe siècle. Le haut Moyen Age n'est pas représenté (abandon du secteur ou destruction des vestiges ?) et l'occupation reprend aux Xe-XIe siècles. Les berges sont rehaussées et stabilisées. trois inhumations témoignent de la présence d'une partie de la nécropole de l'église Saint-Pierre-le-Vieux, aujourd'hui disparue. Au XIIe siècle apparaissent les premiers niveaux de circulation de l'ancienne rue Monseigneur Lavarenne et plusieurs bâtiments. Le XIIIe siècle marque un tournant dans l'histoire du quartier avec la construction de l'enceinte canoniale autour du groupe épiscopal, dont une portion, orientée est-ouest et d'une largeur maximum de 2.20 m a été mise au jour. Un bâtiment contemporain est adossé à l'intérieur du rempart. A la fin de ce siècle ou au XIVe, cette enceinte est agrandie vers le sud, tandis que de nouvelles constructions sont établies à l'intérieur. La rue Mgr Lavarenne relie alors le quartier canonial à l'ancien port Sablet, dans une trame urbaine qui perdure jusqu'au XIXe au moins. L'enceinte est abandonnée à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle. Durant ce siècle et le suivant, les immeubles de la bordure occidentale de la rue, dont certains semblent liés à l'artisanat du métal, sont reconstruits. Ils sont détruits dans la 2ème moitié du XIXe à l'occasion d'un nivellement et d'un élargissement de la rue, destinés à l'abriter des débordements de la Saône.