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Verbe Incarné/Secteur de la Sarra

Adresse : 24 rue Roger Radisson et rue Pauline-Marie Jaricot, 69005

Période(s) : Antiquité

Type d'opération : fouille archéologique (achevée)

Dates de l'opération : 2000

Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon

Aménageur : SIER


Ce quartier fait l’objet de multiples explorations archéologiques tout au long du XXe siècle (1911-1914, 1931-1933, 1957, 1961, 1977-1987 et 2000), et notamment lors de projets de constructions d’immeubles pendant la deuxième moitié du siècle.

Les fouilles révèlent une importante occupation pendant la période antique.

Dans la moitié nord de la parcelle (le secteur occupé par les immeubles de la Sarra) débordant sur la rue Pauline-Marie Jaricot, plusieurs ensembles archéologiques se dessinent, avec une prédominance de l’habitat, organisé en îlots ( insulae ). Ces vestiges se présentent pour l’essentiel sous la forme de murs conservés sur une faible hauteur et de canalisations. Les divisions en îlots sont faites par des rues, selon un quadrillage approximativement nord-sud/est-ouest. Dans cet ensemble se détache une villa à hypocauste retrouvée dans la partie centrale, dont certaines pièces étaient ornées de sols mosaïqués.

La moitié sud, correspondant anciennement à l’emprise du clos religieux du Verbe Incarné, est occupée en partie par un édifice monumental (qui est à cheval sur l’ensemble HLM de la Sarra et l’ancien clos). Quelques murs et segments de murs avaient déjà été découverts en 1913 lors des fouilles menées par C. Germain de Montauzan et P. Fabia, puis en 1957 par A. Audin. D’abord interprété comme un forum impérial, les fouilles reprises sur le terrain à partir de 1977 permettent d’identifier cet édifice comme un temple entouré de trois galeries formant un U et conservé en partie dans ses fondations. Il était probablement dédié au culte impérial municipal.

Sa construction, datée de la première moitié du Ier siècle de notre ère (exactement du règne de Tibère, 14-37), a détruit une partie d’un ensemble d’habitations plus ancien, qui a cependant été préservé aux alentours et perduré plusieurs siècles (notamment au sud et à l’est du monument). Cette partie du site est explorée entre 1911 et 1914, puis entre 1982 et 1986. L’habitat, organisé en terrasses, est présent sous la forme de plusieurs îlots et domus , auxquels s’associe un système de réservoirs et de canalisations. De nombreuses pièces étaient décorées de mosaïques dont l’une abritait une mosaïque polychrome dite “des saisons”, où le dieu Bacchus est figuré au centre et des allégories des quatre saisons ornent les coins. Des rues délimitant les îlots apparaissent dès 40 avant notre ère sous la forme de chaussées gravillonnées bordées d’un portique. Elles reçoivent progressivement un pavage après la pose du réseau d’adduction d’eau et d’égouts collecteurs, à partir des années 20 de notre ère. Une fontaine dont le dernier état est daté du IIe siècle de notre ère a été trouvée au carrefour de deux rues antiques, en 1985 ; elle est actuellement en service Place de Trion. Des remaniements sont apportés à l’habitat jusqu’au IIIe siècle, puis le quartier semble être abandonné au cours du VIe siècle.

Une occupation du site antérieure à l’urbanisation et à l’habitat (120-50 avant notre ère) est représentée par deux fossés parallèles découverts à l’emplacement d’un des îlots d’habitation et délimitant peut-être une enceinte de plusieurs dizaines de mètre de côtés. Ils montrent que la colline de Fourvière a bien été occupée avant la fondation de Lugdunum , en 43 avant notre ère.




Dallage antique en opus sectile
© SA Ville de Lyon

Fresque antique
© SA Ville de Lyon

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© SA Ville de Lyon